hajm-e-sabz (l'espace vert)
OASIS DANS L'INSTANT

Si vous venez me chercher quelque part,
Je serai en un lieu nulle part.
Derrière ce nulle part, il y a quand même quelque part.
Derrière ce nulle part les veines de l'air
Sont pleines de chardons qui nous apportent les messages
De ces fleurs épanouies sur les confins des terres lointaines.
Et le sable porte aussi l'empreinte des chevaux
De ces fringants cavaliers qui ont franchi à l'aube
Les hauteurs ivers de l'assomption des fleurs.
Derrière ce nulle part, le parasol du désir reste à jamais ouvert:
Et quand le souffle de la soif frémit dans la racine d'une feuille
Les cloches de la pluie se mettent à sonner.
Ici l'homme est tout seul
Et dans cette solitude
L'ombre de l'orme s'étend jusqu'à l'éternité.

Si vous venez m'y chercher,
Venez-vous-en donc lentement et doucement
De crainte que ne se raye
La porcelaine de ma solitude.